Vue au sommet vers la mer et le petit port. |
Glyphada est un petit port de pêche,
à 20 km à l'Est
de l'embouchure du Mornos. Le village est dominé à l'Ouest
par une hauteur de forme conique, mais présentant, dans
parties Ouest et Sud, des flancs escarpés; seuls les versants
Nord et Est sont facilement accessibles. Elle offre les
très intéressantes ruines d'une forteresse antique. Pour
les atteindre, il faut partir des dernières maisons à l'Est
de Glyphada, et gravir la pente en direction du sommet,
sans utiliser les sentiers qui n'y aboutissent pas. |
Le mur de la ville basse vu de l'Est. |
Nous rencontrons en premier, les vestiges d'un mur
fait d'un appareil assez médiocre, dont la trace est
difficile à suivre. Cependant, grâce à des fragments demeurant de place en place, nous nous rendons compte que la
muraille se développe suivant deux directions, formant
deux côtés presque égaux (270 m de long) d'un triangle. Le
côté, correspondant à l'à-pic de la colline, de 170 m
environ, est situé au Nord-Ouest. |
La liaison du rempart avec la tour orthogonale du Nord-Ouest. |
Cette partie, comme l'extrémité Sud-Est, ne comporte
de traces de mur, les rochers escarpés dissuadant l'ennemi
de toute attaque dans ces secteurs. La muraille Sud est construite pratiquement en ligne droite,
sans saillant ni flanquement. Le rempart Nord-Est présente, au contraire, une série
de redents dans sa section Sud-Est, et son extrémité Nord est
armée d'une importante tour. Celle-ci n'est rattachée à l'enceinte que par son angle Sud. |
De forme presque carrée,
d'environ 6 m de côté, elle est constituée d'un excellent appareil. Ce dernier, d'assez grandes dimensions (1,75 m de long
sur 0,60 m de haut en général
et d'un style trapézoïdal
soigné, présente cependant quelques décrochements, d'ailleurs plus nombreux sur la face Ouest de la construction. Le soin apporté
à l'élaboration de cette tour dont l'aspect tranche avec ce
lui plus fruste de la courtine révèle le rôle dissuasif et défensif que jouait ce flanque
ment, si, du moins, il est bien contemporain de la courtine. |
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Plan des fortifications de Glyphada, tel qu'il est publié par Lerat, dans Les Locriens de l'Ouest, I, p. 104. |
Le sommet de la colline est couronné par une forteresse,
qui constituait l'acropole de la cité. Elle est en un relatif bon état de conservation. Elle mesure 100 m dans sa plus
grande longueur, et 55 m pour sa largeur maxima. De forme polygonale et allongée, cette enceinte est armée de huit tours demi-circulaires. L'angle Sud-Ouest, éboulé ne permet pas de décider si l'on doit compter une tour de plus. Il est en tout cas possible qu'il n'y ait pas eu de tour à cet endroit, et que la muraille ait formé simplement un angle, comme celui du Nord-Ouest. |
L'entrée principale de l'acropole. |
A l'Est, deux tours demi-circulaires défendent une porte dont nous retrouvons facilement
les traces des piédroits. Large de près de trois
mètres, et se réduisant à 1,15 m entre les deux piédroits,
elle constituait l'entrée principale de la citadelle. Une au
autre ouverture est pratiquée dans la partie Sud-Est de la mu
raille. . |
La poterne et une tour de la partie Sud-Est. |
D'une largeur de 0,60 m, et particulièrement bien
conservée, cette poterne a gardé son linteau. Il est composé
de trois éléments, décalés en hauteur de quelques centimètres
les uns par rapport aux autres. Cela laisse supposer que le
seuil de cette poterne était composé de trois marches
lier, ou au moins d'un plan incliné qui allait en montant vers
l'intérieur de l'enceinte. On peut donc en déduire que le ni
veau du sol à l'intérieur du rempart était rehaussé. C'est
ainsi qu'il se présente encore aujourd'hui La courtine, sauf à l'angle Sud-Ouest où elle est détruite, a conservé généralement son parement extérieur. Quant au parement intérieur, il n'apparaît qu'à l'angle Nord-Ouest et sur toute la partie Est. Le mur mesure, à cet endroit, près de deux mètres de large. Il atteint au plus une hauteur de2,80 m à côté de la poterne, où la maçonnerie est conservée sur neuf à assises. Les blocs ont été taillés dans la roche même qui à constitue la colline. Ils sont en général de forme trapézoïdale, à à l'exception de ceux de la muraille Est, polygonaux. |
La citerne et la courtine Sud de l'acropole. |
A 11 m de cette poterne, vers l'Ouest et à l'intérieur de l'enceinte,
est creusée une citerne rectangulaire qui mesure 7,58 m sur 2,97 m.
Sur les parois, il demeure des traces d'enduit plus abondantes aux
angles, où elles forment une sorte de double feuillure. |
Parement extérieur du mur de l'acropole. |
La situation géographique de ce site en Locride Ozole l'a
fait identifier à tort par Woodhouse comme étant l'Antikyra locrienne. On sait aujourd'hui que dans cette partie
Nord du golfe de Corinthe, il n'y avait qu'une seule Antikyra, et en Phocide. Il aurait pu s'agir, également,
de la ville locrienne d'Oianthéa, que mentionne Thucydide
à propos de l'intervention du Spartiate Eurylochos contre
Naupacte. Mais il y a une réserve: en effet, un autre
emplacement antique, situé dix kilomètres plus à l'Est, pourrait
correspondre également à cette cité. Faute d'autres découvertes
déterminantes, l'identification de Glyphada demeure incertaine. Ces ruines n'offrent pas une élaboration particulièrement soignée. La maçonnerie, assez peu homogène, reste assez simple. Il en est de même pour l'ensemble du dispositif défensif. En revanche, la forteresse présente plus d'intérêt par ses flanquements : nous en retrouvons ici trois types : le redent, la tour orthogonale, la tour demi-ronde. Il faut aussi insister sur le fait que les enceintes de la partie basse et de l'acropole sont bien nettes. Mais c'est surtout celle de l'acropole qui retiendra notre attention. Son bon état de conservation en fait l'une des fortifications les plus intéressantes de l'Etolie de l'Est. |
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