ANO-VLOCHOS

Une grande muraille à crémaillère dans la montagne.

Le rempart continue en faisant face. au Nord-Ouest. Au bout de 50 m, apparaît un premier saillant de 2,10 m, puis, vingt-cinq mètres plus loin, un second, de mêmes dimensions. La muraille, dont les deux parements sont conservés, a une largeur de près de 3 m. Elle est constituée d'un appareil semblable à celui de la courtine faisant face au Sud-Ouest. Trente-cinq mètres après le deuxième saillant, le mur disparaît complètement. puis, quelques fragments de mur réapparaissent selon une direction Sud-Ouest/Nord-Est. Ces traces, quoique éparses, confirment que le rempart allait jusqu'au sommet, où nous retrouvons encore des fragments d'appareils. Cependant, la maçonnerie est très irrégulière: nous rencontrons aussi bien le style rectangulaire que le polygonal. Certains blocs sont de très grandes dimensions, atteignant 2,10 m de haut, et 2,40 m voire 3,00 m de long pour certains éléments situés près du monastère.

Ce site a été identifié à tort par Leake et Bazin, comme étant celui de Thermos. Aujourd'hui, nous savons que la capitale de la Confédération Etolienne était située plus à l'Est du lac Trichonis, ce qui fut confirmé par les fouilles entreprises par les Grecs à partir de 1897. Une autre identification de ce site peut se faire grâce aux textes anciens et à l'épigraphie, bien qu'aucune découverte de cette nature n'ait été faite sur le site d'Ano- Vlochos. D'après Polybe, et ses commentaires de l'expédition de Philippe V contre Thermos en 218, nous savons que le roi de Macédoine laissa sur sa gauche Stratos, Agrinion, les Thestieis. Il cite donc deux villes et une peuplade vraisemblablement installée à l'Est d'Agrinion. Ces Thestieis étaient divisés en deux groupes, comme le suggère une borne frontière, retrouvée sur la rive gauche de l'Erémitsas, non loin du village de Skoutéri. Ces deux tribus étaient les Eoitanes et Eiteaioi, mais on ne sait pas comment elles étaient réparties de chaque côté de la frontière. Tout ce que l'on peut dire est que l'une était installée sur une colline située au Nord du village de Malévros. Cette hauteur conique, escarpée, que nous apercevons au Nord-Est de la citadelle du Vlochos, domine les vallées du Zervas et de l'Erémitsas. Sur son flanc septentrional, se trouvent, d'après Woodhouse, des traces de fortifications que les paysans nomment :« Porta »

Quant à l'autre tribu, tenant la forteresse du Vlochos, elle contrôlait la plaine au "Nord-Ouest du lac Trichonis. Le verrouillage de ce secteur était complété par une autre forteresse située près de l’actuel village de Paravola, qui semble aussi avoir appartenu aux Thestieis. En ce qui concerne le style de la forteresse d'Ano-Vlochos, il faut retenir deux points originaux dans sa construction. En premier lieu, nous avons noté l'emploi systématique des saillants comme seuls flanquements de la muraille. Les maîtres d'oeuvre ont fait ainsi l'économie de tours. En second lieu, nous avons relevé la présence d'une porte en tenaille à cour arrondie. C'est la preuve que les ingénieurs militaires avaient une maîtrise éprouvée de élaboration des fortifications.

A cause de ces deux particularités, il est difficile de faire remonter l'édification de cette forteresse au- delà de la période hellénistique.

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