CHALCIS D'ETOLIE
bibliographie
Sur les cent mètres suivants, qui conduisent à la troisième tour, la plus à l'ouest, la courtine est difficilement visible à cause de son mauvais état de conservation et de la végétation très abondante. Cependant, nous pouvons retrouver une poterne avec son linteau, située dix mètres avant la tour. poterne Elle a une embrasure de 1,10 m, pour une hauteur prise à l'extérieur de 1,35 m. Sa longueur est de 2,10 m, ce qui correspond à l'épaisseur du rempart Le linteau était composé de trois éléments, dont deux sont encore en place ; l'un mesure 0,80 m de large et 1,65 m de long, l'autre, de même longueur, n'a qu'une largeur de 0,45 m.

La troisième tour , la mieux préservée, a trois de ses murs en assez bon état. De plan rectangulaire, elle mesure extérieurement 6,50 m de long, sur 5 m de large. Nous comptons, à l'angle Nord-Est, onze assises. La hauteur totale est de 7,60 m. tour ouest
Les angles extérieurs sont marqués par une double feuillure de huit centimètres, comme ceux de la tour précédente. tour vue de l'est
La maçonnerie est comparable à celle des courtines : elle n'est pas exactement régulière, et les décrochements sont nombreux l'appareil est trapézoïdal à fort bossage, et de grande taille, les blocs mesurent en moyenne un mètre de long pour soixante-dix centimètres de haut. Le matériau utilisé, capable de résister assez bien aux intempéries, semble être un grès très compact ou un basalte

. Le mur Nord de la tour percé de deux fenêtres surmontées d'un encorbellement triangulaire. fenetre
Celle de gauche quand nous sommes à l'intérieur, mesure 1,05 m de haut pour une profondeur de 0,54m ; l'embrasure intérieure est de 0,60 m, l'extérieure de 0,45 m.
Contrairement à la tour précédente, aucune trace de logement destiné à recevoir une poutre n'apparaît. Le mur Est, lui aussi, est percé du même genre de fenêtre, et il présente, à son extrémité Sud, une porte avec son linteau, de 0,98. m de large. Une autre porte, munie également de son linteau, se trouve à l'extrémité du mur ouest. Les deux portes sont donc disposées de part et d'autre de l'axe de la tour, sur la diagonale de son plan rectangulaire. Restitution du mur nord
Ces portes permettaient de communiquer avec la courtine tours étaient par conséquent décalées par rapport à chaque ligne de courtine, elles se comportaient bien plus comme des redents renforçant la courtine, que comme de véritables tours indépendantes par leur structure et leur construction.

Chalcis est certainement une très ancienne cité étolienne. La place était devenue très tôt une possession des Corinthiens, qui se la firent ravir par Athènes, en 455 avant J.-C., lors de l'expédition de Tolmidès. Pendant la guerre du Péloponèse, elle fut utilisée comme base pour les vaisseaux de Phormiôn. Celui-ci, en 425, arrêta la flotte corinthienne au large de Patras. L'occupation athénienne a, d'autre part, laissé comme témoignage un mur situé sur le versant Est du Mont Varassova, non loin du village de Kryonérou. D'une construction peu soignée, en gros appareil irrégulier, il était destiné à protéger le territoire de Chalcis d'éventuelles interventions venant de la Calydonie, alors alliée aux Péloponésiens. C'est très certainement après la fin de cette guerre que la Confédération Etolienne prit possession de la forteresse.

La place de Chalcis, par sa situation, et d'après les témoignages historiques, a eu une fonction essentiellement militaire : elle fut l'objet de convoitises, et subit des occupations différentes. Il est donc évident qu'en ce qui concernait les fortifications, le fonctionnel devait avoir la préférence sur l'apparence et le prestige.
Les ruines de Chalcis offrent beaucoup de qualités.
La disposition des tours et des courtines, ces dernières étant munies d'une épalxis élaborée, est remarquable pour son efficacité.

La maçonnerie est faite d'un matériau solide, peu sujet à la corrosion. Elle est constituée d'un appareil soigné et presque régulier. il y a donc là un travail de bonne qualité. Il est probable que cette construction a été réalisée dans une période de paix relative, et non sous la contrainte d'un état de guerre, comme ce fut le cas pour le mur de barrage à l'Est du Varassova.
Les maîtres d'oeuvre, vraisemblablement étoliens, ont profité de cette tranquillité pour réaliser cette forteresse au cours du IIIème siècle avant J.-C. Le fort de Chalcis, par son bon état de conservation et sa construction perfectionnée, est l'un des plus intéressants et des plus représentatifs des fortifications d'Etolie.


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