LES FORTERESSES D'ETOLIE.
M'étant rendu plusieurs fois en Grèce par bateau jusqu'à Igouménitsa, je fus amené, comme beaucoup de touristes, à traverser l'Etolie-Acarnanie.
Ma curiosité fut éveillée quand je parcourus une ancienne édition du Guide Bleu faisant mention de sites antiques dans cette province Calydon, Pleurôn, Thermos par exemple. Cherchant à approfondir ce sujet, je découvris, à la Bibliothèque Inter-Universitaire de Lyon, un ouvrage de Woodhouse en anglais Aetolia. Après l'avoir lu, je décidai de me rendre sur les lieux ; ce premier séjour, en été 1984, dura cinq semaines.
Je me limitai à l'Etolie du Sud, du Centre et de l'Est. Je constatai alors que les vestiges les plus importants et les plus visibles étaient ceux des fortifications. C'est pourquoi je résolus de leur consacrer ce mémoire.
Par leur nature même, leur observation est, en règle générale, plus aisée que celle de sanctuaires ou d'habitats. Malheureusement, même les fortifications les plus puissantes sont soumises aux assauts de la végétation, d'autant plus que sites sont souvent laissés à l'abandon. Quelquefois même, ils sont considérés avec si peu d'intérêt qu'ils sont détruits au profit des cultures ou des routes. Bien entendu il ne s'agit pas là de se dresser contre le progrès, mais de déplorer l'inconséquence de certains.
Il m'a semblé intéressant de témoigner de l'état actuel des ruines en constituant un dossier photographique accompagné de commentaires.
Un second séjour s'imposa, d'une durée de six semaines, pendant l'été 1985.
Cette fois, toutes les régions que mentionnait Woodhouse furent visitées.
La zone étudiée dessine en gros un triangle limité au par la mer et dont le point le plus au Nord est le confluent de l'Achéloos et de l'Agraphiotis, noyé aujourd'hui dans le lac artificiel de Krémasta. A l'Ouest, l'embouchure de l'Achéloos, et à l'Est, le village de Glyphada en constitueraient les deux autres sommets. On remarquera qu'une partie de la Locride-Ozole est incluse dans la zone étudiée, il faut en effet se souvenir qu'elle demeura longtemps sous la domination étolienne.
Au cours de ce second séjour, les forteresses furent examinées plus en détail.
Il m'a fallu demander à l'Ephorie de Patras l'autorisation de faire des mesures. C'est ainsi que j'ai pu, pour certains sites, pallier l'absence de relevés, certains n'ayant sans doute jamais été faits, d'autres n' ayant pas été publiés.
Ces mesures ont été faites à la boussole et au double décamètre. Il est donc bien évident les résultats n'auront qu'une valeur indicative, puisqu'ils manquent parfois de précision.
Enfin, en Juillet 1986, un dernier séjour plus court m'a permis de faire quelques vérifications. Cela fait, il ne restait plus qu'à rendre compte de toutes observations.
Dans la documentation photographique, je me suis efforcé de montrer d'abord le site dans son ensemble, puis de faire des gros plans sur les détails significatifs. L'appareil photographique utilisé est un Nikon FE avec un objectif à focale variable de 35 à 75 mm. Je me suis servi d'un film d'une sensibilité de 50 ASA.
Il m'a paru intéressant de faire des prises de vues aériennes à l'aide d'un dispositif mû par un cerf-volant. Les conditions atmosphériques défavorables (manque de vent m'ont empêché de prendre des clichés suffisamment représentatifs : je n'en ai retenu qu'un seul.
Quant au texte, il se compose de monographies indépendantes, réparties en quatre chapitres. Les forteresses de faible importance ont été regroupées par secteurs ou autour d'un site plus important.
Le même plan a été adopté pour chaque monographie et pour chaque site : j'ai d'abord indiqué comment se rendre sur les lieux, en mentionnant des points de repère. Puis j'ai décrit le plus précisément possible les fortifications. J'ai eu parfois à parler de constructions qui n'appartenaient pas directement au système défensif, mais qui n'en étaient pas moins indispensables à la vie de la forteresse (citerne).
Enfin, cru bon, après m'être reporté aux auteurs anciens et aux textes des chercheurs modernes, d'évoquer les problèmes liés aux identifications.
Quand cela était possible, j'ai rappelé quelques points d'histoire en rapport avec le site. Le texte est illustré de plans et de croquis. Certains sont empruntés à des publications. Je les ai alors reproduits soit directement, soit avec quelques modifications, faites dans le but de les rendre plus lisibles. Quant à ceux qui ne portent aucune mention d'auteur, ils sont entièrement de moi-même. J'ai représenté certains détails de fortification (Par exemple des portes) en perspective cavalière Il ne s'agit pas de restitution absolument rigoureuse, mais d'une tentative pour rendre compte de certaines dispositions architecturales défensives. Les projections ont été calculées et tracées à l'aide d'un micro-ordinateur.
Je remercie tous ceux qui de près ou de loin ont contribué la réalisation de ce travail.
Je demande l'indulgence du lecteur pour les erreurs de dactylographie éventuelles, dues à mon manque d'expérience en ce domaine.
Naupacte, août 1986